Mis en place depuis le 1er janvier 2015, le CPF reste largement sous-exploité. Avec la dernière réforme de la formation professionnelle, la tendance à faire du CPF l’un des rares leviers de financement de la formation pour les salariés se confirme. Et pour y accéder, une porte d’entrée unique : la formation certifiante. Décryptage pour bien comprendre leur fonctionnement et leurs enjeux.
Quoi ? Une formation certifiante, comme son nom l’indique, est une formation donnant lieu à l’obtention d’une certification professionnelle venant valider les compétences acquises tout au long du parcours. Il existe 3 catégories de formations certifiantes :
Les diplômes délivrés par l’Etat ;
Les titres professionnels enregistrés au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) ;
Les certificat de qualification professionnelle (CQP), créés et délivrés par les branches professionnelles.
Qui ? Les formations certifiantes s’adressent à un public adulte entré dans la vie active. Elles peuvent être suivies aussi bien dans des établissements publics d’enseignement supérieurs (universités, grandes écoles,..), que dans des organismes de formation privés.
Comment ? Les formations certifiantes se composent de blocs de compétences. La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel définit ces blocs comme des “ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l'exercice autonome d'une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées”.
Pourquoi ? Les formations certifiantes ont pour objectif d’apporter des compétences en lien avec un métier précis. Une partie de la fiche descriptive de la certification est notamment dédiée à préciser les “secteurs d'activité ou types d'emplois accessibles par le détenteur de ce diplôme, ce titre ou ce certificat”. La formation certifiante est en lien direct avec l’employabilité et les besoins des entreprises.
Pour le salarié, la certification venant acter l’acquisition de nouvelles compétences, elle renforce son employabilité, et peut directement figurer sur son CV. Dans un monde où le changement est omniprésent et où le collaborateur sait qu’il se doit d’évoluer en permanence, le besoin de voir valider ses compétences est en croissance constante.
Pour l’entreprise, une formation certifiante est avant tout un gage de qualité du fait que les compétences acquises font l’objet d’une évaluation finale. Bien évidemment, c’est également la porte d’entrée vers un financement CPF (voué à devenir une des rares solutions de financement de la formation des collaborateurs). Et cette co-construction financière et opérationnelle du parcours permet d’impliquer fortement le collaborateur dans sa démarche de formation.
Et bien d’autres avantages indirectes : satisfaction collaborateur, message de confiance sur son évolution en interne, plus d’efficacité dans son poste, une posture légitimée par un certificat,...
Une grande partie de l’offre de formation certifiante existante propose des parcours adaptés à une activité professionnelle. En effet, un des principaux freins est l’investissement en temps parfois important qu’elle exige du collaborateur. Un certain nombre d’acteur de la formation ont anticipé cet obstacle et montent leur parcours selon des calendriers adaptés à des collaborateurs en poste. En fonction de ces contraintes, il existe des parcours de durée variable : 1 jour / semaine, 3 jours / mois,...
Ces parcours se divisent en blocs de compétences pouvant être suivis de manière indépendante. En effet, un bloc répond à des objectifs propres avec ses modalités d’évaluations spécifiques. Il est donc possible de choisir de ne suivre qu’un seul des blocs proposés ou encore de morceler son parcours en fonction de ces blocs, sur une période plus espacée. Un parcours de 35 jours de formation, difficile d’accès à première vue puisque mobilisant le collaborateur sur un période très longue, peut ainsi être fractionné en période courte de quelques jours consécutifs, sur une période de plusieurs années. Par ailleurs, la suppression des listes d’actions éligibles au 1er janvier 2019 va libéraliser encore davantage l’accès au CPF.
Le Digital Learning et Blended Learning viennent également faciliter l’opérationnalité de ces parcours. Avec de nombreux parcours proposés en tout ou partie à distance, ce format est plébiscité pour son aspect accessible et moins contraignant pour les collaborateurs permettant de mieux équilibrer investissement en formation et activité professionnelle.
Le principal enjeu pour les entreprises est donc d’informer et d’accompagner les salariés dans une démarche d’obtention d’une certification. Afin de co-construire des parcours répondant aux besoins stratégiques de l’entreprise, tout en améliorant l’employabilité et en valorisant le collaborateur. La dernière réforme de la formation professionnelle s’intitule “Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel”. Ce titre n’est pas anodin et l’ambition est bien de replacer l’individu au coeur de sa démarche de formation. L’enjeu sera de ne pas aller à contre-courant de la démarche individuelle du salarié, mais bien de trouver une synergie vertueuse entre les aspirations du collaborateur et la stratégie de l’entreprise.
Un outil comme Skillup permet de recréer le lien entre le service RH et les collaborateurs en proposant un portail de formation qui réalise la jonction entre la politique de formation de l'entreprise et les aspirations individuelles des collaborateurs.