Le 3 septembre dernier, Jean Castex présentait les détails du plan de relance visant à permettre à la France de retrouver, d’ici fin 2022, son niveau de PIB d’avant la crise sanitaire.
Ce Plan « France relance » prévoit une enveloppe de 100 milliards d’euros de dépenses et 70 mesures pour permettre à la France de sortir de la crise. 15 milliards d’euros seront dédiés à la formation et à la préservation de l’emploi.
Avec ces annonces, quelles sont les opportunités pour les entreprises du privé ? Je vous propose de décrypter ici les mesures qui impactent la formation (en bien 😊).
7,6 milliards d’euros dans le Plan anti-licenciement
Pour assurer la préservation de l’emploi, le gouvernement investit 6,6 milliards d’euros dans le « Bouclier anti-licenciement » : l’activité partielle de longue durée qui consiste - à hauteur de 40% du temps de travail légal - à maintenir 84% du salaire des heures chômées pour éviter aux entreprises impactées d’avoir à se séparer de compétences qui leurs seront nécessaires lors de la relance. En 2021, la mesure devrait permettre de sauver 300 000 emplois.
Mais le gouvernement mise aussi sur la formation professionnelle en investissant 1 milliard d’euros dans le FNE-Formation. Le dispositif permet de faire prendre en charge par l’Etat la formation des salariés en activité partielle, et ainsi profiter du temps non travaillé pour les former. Depuis sa mise en place au mois d’avril, le FNE a déjà financé la formation de 150 000 salariés pour 150 millions d’euros.
Il ne s’agira pas des seuls efforts pour le secteur de la formation puisqu’entre 200 et 300 millions d’euros sont prévus pour aider les organismes de formation à basculer dans le numérique, 100 millions seront dédiés au CPF de transition (permettant notamment d’abonder à 100% la prise en charge des dossiers CPF concernant des formations portant sur des secteurs stratégiques) et que, pour inciter les demandeurs d’emploi à se former, une enveloppe de 100 millions d’euros est prévue pour augmenter leur rémunération en formation (une prime de 150 euros leur sera versée à l’entrée en formation et leur rémunération pourra être revalorisée).
Seules nouveautés ? Non, puisque depuis le 3 septembre et grâce au nouvel espace employeurs et financeurs EDEF, les entreprises peuvent enfin abonder le CPF de leurs salariés !
Ouverture du nouvel espace CPF dédié aux entreprises
S’il s’agit d’une nouvelle étape importante pour les salariés, elle l’est aussi pour les entreprises du privé qui, depuis la sortie de la plateforme MonCompteFormation en novembre 2019, ne pouvaient que difficilement intégrer le CPF dans leur politique de formation. En effet, l’application ne permettait pas d’abonder le compte des collaborateurs.
La nouvelle plateforme EDEF permet aux entreprises d’attribuer des dotations : cela signifie qu’elles peuvent verser des droits formation sur les comptes de leurs salariés, en complément des droits qu’ils ont acquis au titre du CPF.
Plusieurs types de dotation ont été prévus :
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Dotation volontaire : pour financer le projet de formation d’un salarié ou augmenter son budget global pour l’encourager à se former
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Droits supplémentaires : dans le cas d’un accord collectif, pour alimenter du montant prévu par l’accord les comptes de tous les salariés concernés
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Dotation salariés licenciés : pour verser au salarié licencié pour refus de modification du contrat de travail les 3000€ de droits à la formation prévus par un accord de performance collective
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Droits correctifs : à la suite du bilan à 6 ans et si vous n’avez pas rempli vos obligations (formation, certification, évolution de poste ou salariale), pour verser au salarié les 3000€ prévus par la loi
Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
Suivez notre guide pour attribuer une dotation volontaire à un collaborateur.