D’un côté, 32 milliards d’euros ont été dépensés dans la formation professionnelle (chiffres 2014), sortant majoritairement des poches des entreprises (43%), des régions (14%) et de l’Etat (13%) selon les chiffres publiés par le Dares en février 2015. Près de 80 000 organismes de formation se partagent ce marché complètement fragmenté ou le leader pèse à peine 1%. De l’autre côté, ce sont les entreprises qui expriment chaque année leurs besoins en formations. Des formations en langue, en sécurité, en droit, en bureautique, en informatique. Des formations en sessions inter-entreprises ou bien en intra-entreprise. Des formations présentielles ou en e-learning (Voir Les différents modèles de E-learning ).Il en faut pour tout le monde. Mais l’information et la transparence ne sont pas de rigueur ! Les réservations sont souvent la loi du plus offrant ou du plus rapide. En ce sens, les démarches d’information, de consultation et de réservation des formations sont de vrais labyrinthes.
Listons ici quelques-uns des problèmes les plus communément rencontrés par les professionnels RH de la formation :
- Trouver la bonne formation (alignement des intérêts stratégiques des entreprises à ceux personnels des salariés) : quel organisme ? quelle modalité pédagogique ? (Voir Panorama des organismes de formation)
- Juger de la qualité de nouveaux organismes
- Mesurer l’impact des formations (le fameux sujet du ROI des formations…)
- Se repérer dans le maquis administratif et optimiser les financements
- Répondre aux demandes CPF des salariés
- Réduire les coûts de formation (puisque les financements ont globalement diminué), sans transiger sur la qualité
La réforme de la formation de 2014, qui devait remettre le stagiaire et la qualité au cœur de la formation professionnelle et simplifier le marché a de fait créé un nouvel outil, le CPF, dont l’utilisation a introduit un élément de complexité supplémentaire : l’offre de formations éligibles au CPF est extrêmement limitée (2 ans après son lancement) et l’activation du dispositif est un véritable parcours du combattant à même de décourager les professionnels de la formation les plus aguerris. Selon un baromètre du GARF (Groupement des Acteurs et Responsables de la Formation) de novembre 2016 étude, 53% des professionnels de la formation sont insatisfaits de la mise en œuvre de la réforme 2014. Le temps est à l’efficacité et à la simplification.
Des startups innovent pour amener transparence et simplicité.
« J’ai 25 ans d’expérience et environ 7000 heures de formation annuelles à gérer seule, j’ai rarement vu un service aussi bien alors foncez ! ». Voici ce que pense une responsable formation d’une ETI parisienne de Skillup. Cette jeune pousse a vu le jour en Mars 2016, et propose aujourd’hui un site de sélection, comparaison et réservation de formations professionnelles. A date, ce sont 20 000 formations (inter, intra, présentiel, digital-learning…) et 50 000 avis en ligne.
Les innovations ? une démarche de sélection des meilleurs organismes de formation, la mise en avant des avis des stagiaires, un moteur de recherche efficace, des outils de réservation et de suivi administratif. Gratuitement. Les bénéfices ? Fini Google, les professionnels RH ont enfin leur site de référence pour trouver les formations adaptées aux besoins de leurs collaborateurs. Mais aussi gains de temps et amélioration de la traçabilité des actions de formation grâce à la centralisation des réservations et aux outils de suivi administratif et de collaboration RH/salariés proposés par la plateforme. Les organismes référencés eux gagnent en visibilité au sein d’un environnement d’organismes de qualité uniquement.
La formation professionnelle est en proie à des évolutions profondes. Aux réformes institutionnelles complexes et souvent jugées inopérantes (CPF, décret qualité…), ont répondu des initiatives privées, comme celle que mène Skillup ou celles d’autres startups actives dans la digitalisation de la formation (360Learning ou Learnassembly). Désormais, tout n’est que question de temps…
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