Les normes ISO pour la gestion des compétences dépendent du secteur d'activité
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Normes ISO et gestion des compétences : guide RH complet

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Nicolas Mutschler / Co-fondateur @Skillup

10/04/25

Les normes ISO sont devenues des références pour les entreprises qui souhaitent structurer leurs processus. Mais au-delà des exigences techniques, un sujet de gestion des ressources humaines est à adresser : les compétences des collaborateurs.

Une organisation ne peut maîtriser ses processus sans s'assurer que les personnes qui les mettent en œuvre sont compétentes, formées et suivies. Que ce soit pour obtenir une certification ISO 9001, répondre aux exigences de l’ISO 14001 ou encore de l’ISO 45001, il est impératif de démontrer que les bonnes personnes occupent les bons postes, avec le bon niveau de maîtrise.

Dans cet article, nous vous proposons une synthèse claire :

  • des exigences communes aux normes ISO en matière de gestion des compétences,
  • des bonnes pratiques pour vous mettre en conformité,
  • des outils à votre disposition pour gagner en efficacité — tout en améliorant la performance de votre organisation.

 

Pourquoi les normes ISO s’intéressent aux compétences ?

Les normes ISO correspondent à des cadres de management qui visent à garantir la maîtrise des processus et à alimenter une amélioration continue. Dans ce contexte, il est logique qu’elles insistent sur un facteur souvent sous-estimé : le capital humain.

Un lien direct entre compétence et performance

Qu’il s’agisse de la qualité d’un produit, du respect des normes de sécurité ou de la conformité environnementale, les compétences individuelles des personnes qui agissent au quotidien dans l’organisation sont décisives. Une machine performante ou un process bien documenté sans opérateur bien formé : l’erreur humaine n’est jamais loin.

Les normes ISO font donc le pari que la compétence est un levier de fiabilité et de performance. C’est ce qui explique leur exigence croissante sur ce sujet.

Une logique de maîtrise des risques

La compétence est aussi un facteur clé de réduction des risques. Dans les normes ISO 45001 (santé et sécurité au travail) ou ISO 14001 (environnement), cela devient encore plus évident : un collaborateur mal formé peut exposer son entreprise à des risques juridiques, environnementaux ou humains majeurs. Pour éviter cela, les normes demandent non seulement de former, mais aussi de vérifier régulièrement le niveau de compétence réel.

Des exigences transversales à toutes les normes

Enfin, toutes les normes ISO structurées selon le HLS (High Level Structure) — c’est-à-dire la structure commune adoptée par l’ISO — contiennent une section dédiée à la compétence professionnelle. Généralement, elle est numérotée 7.2 et s’applique à tous les collaborateurs ayant un impact sur la conformité des produits ou des processus.

Autrement dit : quelle que soit la norme visée, la compétence des équipes sera systématiquement évaluée lors d’un audit. D’où l’intérêt de construire un système de gestion des compétences solide et traçable.

Ce que disent les normes ISO sur la gestion des compétences

Pour être certifiée ISO, une organisation doit démontrer qu’elle dispose des compétences nécessaires pour mener à bien ses activités. Cela repose sur des éléments concrets, traçables et mesurables. Voici ce que les principales normes exigent.

Une exigence commune dans toutes les normes structurées selon le HLS

La grande majorité des normes ISO récentes adoptent le High Level Structure (HLS), qui harmonise leurs exigences. La section 7.2 y est dédiée à la compétence. Cette exigence peut être résumée en quatre grands points :

  • Identifier les compétences nécessaires pour les postes ou fonctions ayant un impact sur la qualité, la sécurité ou la conformité.
  • Évaluer les compétences réelles des personnes occupant ces fonctions.
  • Agir pour combler les écarts : formation, tutorat, montée en compétence, réorganisation, etc.
  • Conserver les preuves des compétences et des actions menées (traçabilité).

Autrement dit, il ne suffit pas de dire que vos équipes sont compétentes : vous devez le prouver.

 

Zoom sur les exigences de quelques normes ISO clés

Voici quelques exemples concrets de formulation des exigences dans différentes normes ISO :

  • ISO 9001 (Qualité) : “L’organisme doit déterminer les compétences nécessaires pour les personnes effectuant un travail sous son contrôle […] et s’assurer que ces personnes sont compétentes sur la base d’une formation initiale, d’une formation professionnelle ou d’une expérience appropriée.”
  • ISO 14001 (Environnement) : insiste sur la nécessité de sensibiliser et former les personnes aux impacts environnementaux de leurs activités.
  • ISO 45001 (Santé et sécurité) : impose d’identifier les compétences nécessaires pour gérer les risques professionnels et de veiller à leur acquisition.
  • ISO 27001 (Sécurité de l’information) : exige que le personnel soit conscient et formé aux enjeux de cybersécurité, y compris les sous-traitants.
  • ISO 50001 (Énergie) : demande à ce que les personnes “ayant un impact sur la performance énergétique” soient compétentes et régulièrement formées.

Dans tous les cas, la logique reste la même : les bonnes personnes aux bons postes, avec les bonnes compétences.

 

Ce que recherchent les auditeurs lors d’un audit

Lors d’un audit ISO, les auditeurs ne se contentent pas d’examiner les organigrammes ou les fiches de poste. Ils cherchent à vérifier que :

  • Les besoins en compétences sont formellement identifiés.
  • Les moyens de formation ou de développement sont cohérents avec les besoins.
  • Les preuves de compétences sont disponibles (attestations, évaluations, retours de formation…).
  • Il existe une logique d’amélioration continue sur la gestion des compétences.

Ce dernier point est clé : il faut montrer que l’entreprise ne se contente pas de cocher une case, mais s’inscrit dans une démarche structurée et durable.

Comment mettre en place une gestion des compétences conforme aux normes ISO ?

Se mettre en conformité avec les exigences des normes ISO en matière de compétences ne se limite pas à quelques documents : il s’agit d’un processus structuré qui doit s’intégrer dans la stratégie RH et qualité de l’entreprise. Voici les grandes étapes à suivre.

Définir les compétences clés poste par poste

Première étape : identifier les compétences nécessaires pour chaque poste, en particulier ceux ayant un impact sur la qualité, la sécurité, l’environnement, l’énergie ou la sécurité de l’information.

👉 Il s’agit ici de construire un référentiel de compétences ou d’utiliser un outil SIRH permettant de modéliser les attendus de chaque fonction (compétences techniques, soft skills, certifications obligatoires…).

Bonnes pratiques :

  • S’appuyer sur les fiches de poste existantes pour bâtir le référentiel.
  • Travailler avec les managers pour coller à la réalité opérationnelle.
  • Distinguer les compétences requises des compétences souhaitées.

 

Évaluer les compétences effectives des collaborateurs

Une fois le référentiel établi, il faut évaluer les compétences réelles des collaborateurs pour identifier les écarts.

👉 Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :

  • Autoévaluation encadrée,
  • Entretien annuel d’évaluation ou entretien professionnel,
  • Tests techniques ou mises en situation,
  • Retours d’expérience, supervision terrain.

L’évaluation doit être tracée, objective et répétée régulièrement.

Mettre en place un plan d’action

Sur la base des écarts identifiés, il faut construire un plan de développement des compétences : formations, tutorat, accompagnement, mobilité interne… Ce plan doit être aligné avec les enjeux des normes ISO et avec la stratégie globale de l’entreprise.

Astuce ISO-friendly : justifier chaque action de développement comme réponse à un besoin identifié dans le référentiel → cela montre la cohérence du système RH.

Documenter et conserver les preuves

C’est un point central pour la certification : il faut être capable de prouver la compétence d’un collaborateur à un instant T. Les preuves attendues peuvent être :

  • Des attestations de formation,
  • Des évaluations post-formation,
  • Des validations de compétences terrain,
  • Des CV à jour ou fiches individuelles de compétences,
  • Des historiques de mobilité ou d’évolution interne.

Un logiciel SIRH de gestion des compétences peut largement simplifier cette traçabilité, à condition d’être bien alimenté.

Réévaluer régulièrement les compétences et ajuster

La compétence n’est pas un acquis figé. Une entreprise certifiée ISO doit montrer qu’elle met en place un processus d’amélioration continue, avec :

  • Des réévaluations périodiques (annuelles, post-changement de poste…),
  • Des mises à jour du référentiel,
  • Une veille réglementaire et technologique sur les compétences critiques.

 

Impliquer les parties prenantes

Enfin, la gestion des compétences ISO ne peut pas reposer uniquement sur les RH. Elle doit impliquer :

  • Les managers de proximité, pour l’évaluation terrain et l’accompagnement,
  • Les salariés eux-mêmes, via l’autoévaluation ou le projet professionnel,
  • Les responsables qualité, pour intégrer la compétence dans le système documentaire.

 

Pourquoi digitaliser votre gestion des compétences pour répondre aux normes ISO

Les exigences ISO en matière de compétences demandent rigueur, traçabilité, mise à jour régulière… Autant de tâches chronophages et complexes à gérer manuellement. C’est là que le digital devient un levier stratégique, en particulier via des outils spécialisés comme les logiciels de gestion des talents.

Voici les principaux bénéfices.

Centraliser toutes les données de compétences

Un logiciel RH permet de rassembler au même endroit :

  • Le référentiel des compétences,
  • Les résultats d’évaluations,
  • Les plans de développement individuels,
  • Les justificatifs (certificats, bilans, attestations…).

Résultat : vous gagnez en fiabilité des données, en cohérence entre les services (RH, qualité, managers), et vous limitez le risque de non-conformité.

Gagner en traçabilité pour vos audits

En cas d’audit ISO, l’auditeur peut vous demander :

  • Qui a été formé à quoi et quand ?
  • Qui est compétent pour effectuer une tâche critique ?
  • Quelles actions ont été menées après l’identification d’un écart ?

Avec un outil digital, vous pouvez extraire ces données RH en quelques clics grâce à des rapports pré-paramétrés, là où un traitement manuel peut prendre des jours.

Piloter plus facilement les écarts et les plans d’action

Les outils modernes permettent de :

  • Visualiser les écarts entre compétences requises et compétences réelles via les araignées de compétences,
  • Prioriser les actions de formation en fonction des risques qualité/sécurité,
  • Suivre en temps réel la montée en compétence des équipes.

Skillup propose par exemple une cartographie des compétences pour visualiser les forces et faiblesses de votre organisation.

Impliquer les collaborateurs et les managers

La digitalisation facilite la participation des collaborateurs via :

  • Des portails de self-service RH pour l’autoévaluation ou les souhaits de développement,
  • Des modules dédiés aux managers pour évaluer et suivre leurs équipes,
  • Des notifications automatiques pour les relances (réévaluations, attestations manquantes…).

Vous créez ainsi un processus RH vivant, où chacun est acteur de sa propre compétence.

Se préparer aux futures évolutions des normes

Les normes ISO évoluent régulièrement. Un bon logiciel de gestion des compétences vous permet de :

  • Adapter facilement vos référentiels si de nouvelles exigences apparaissent,
  • Conserver un historique complet des évolutions,
  • Intégrer les compétences transversales ou émergentes (ex : durabilité, cybersécurité, IA…).

C’est un véritable investissement stratégique pour votre conformité à long terme.

 

Conclusion : la gestion des compétences, un pilier pour réussir votre certification ISO

Qu’il s’agisse de qualité, de sécurité ou d’environnement, les normes ISO placent la compétence au cœur de la performance. Impossible aujourd’hui d’obtenir – ou de conserver – une certification sans démontrer que les bonnes personnes sont en capacité d’exécuter les bonnes tâches, au bon moment.

Répondre à ces exigences exige :

  • Une vision claire des compétences nécessaires à chaque poste,
  • Une capacité à évaluer les écarts et à les corriger,
  • Une traçabilité irréprochable de toutes les actions mises en place.

C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises font le choix d’outils digitaux pour structurer leur démarche. Grâce à eux, la gestion des compétences devient un levier de conformité, mais aussi de performance durable et d’agilité organisationnelle.

En résumé, faire le lien entre gestion des compétences et normes ISO, ce n’est pas seulement répondre à des exigences réglementaires. C’est aussi mieux piloter vos talents, réduire vos risques, et préparer l’avenir de votre entreprise.